dimanche 24 février 2008

Chefchaouen, la ville bleue

Quel bonheur de débarquer à Chefchaouen, et nous ne regretterons jamais ce long passage dans le Rif, tellement les paysages magnifiques. Chefchaouen sera notre dernière ville étape au Maroc, je vous remercie tous et toutes pour votre soutien dans cette aventure, et espère que vous aurez pris plaisir à voyager un peu avec moi, puis avec nous. Un grand merci à mon ami Yves Mathez, vieux routard ayant écumé l'Afrique et qui connait très bien le Maroc de m'avoir fait découvrir ce pays.






























































































En tout la 4L a fait quelques 7'400 kilomètres, 4'000 pour rejoindre le détroit de Gibraltard et 3'400 sur le sol Marocain, un bon tour de Maroc donc, et le gage que nous y retourneront. Pour Bayti nous restons en contact, un projet d'échange avec une école en suisse et les enfants de Bayti est en étude, je vous redonnerais des nouvelles, et je pense qu'un voyage pour acheminer du matériel sera probablement prévu pour 2009, cette "aventure" n'est donc que le début d'une future collaboration avec cette association qui réalise un travail magnifique avec les enfants de la rue.



Entre Fès et Chefchaouen, long périple dans le Rif

Nous partons pour Chefchaouen et nous choisissons de faire un long crochet de plus de 300km par le Rif. Ce "passage" en haute montagne est assez saisissant, nous retiendrons la beauté des paysages pour tenter de mieux oublier le harcèlement des trafiquants de THC. Le Maroc, c'est hélas aussi le pays qui empoisonne le monde de son THC produit en masse dans le Rif, en tant que premier producteur mondial, ses autorités corrompues et complices laissent faire, il faut dire que ce commerce rapporte des centaines de millions de francs et est considéré par les spécialistes comme le domaine générant les plus importants revenus à l'exportation.





































Ces trafiquants nous suivent en voiture, nous dépassent, freinent devant nous, une pression constante exercée sur de nombreux kilomètres, il faut dire que nous sommes en période touristique creuse. Ces pauvres sont tombés sur deux travailleurs sociaux qui comptabilisent à eux deux 30 ans de travail dans les toxicomanies, pas très bons clients donc...
Le plus excité d'entre eux qui nous harcèle avec sa petite voiture toute neuve au milieu de la misère se prendra un bon caillou dans la portière de sa "belle caisse", et oui des fois je m'énerve, il a détalé comme une lapin quant il a vu le volume du 2ème caillou que je prenais des deux mains et a bien faillit se jeter dans le fossé opposé (trop de gaz?), après avoir dit poliment non une quinzaine de fois et s'être fait bloqué par ce malautru qui freine devant nous, j'ai décidé de lui expliquer les choses de manière sensiblement différente. Les paysans qui cultivent le cannabis vivent très chichement et se sont les trafiquants qui encaissent le maximum des bénéfices.


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Fès, une ville magique

Nous sommes à Fès, une ville mémoire, héritière de la culture andalouse et berceau de l'ex-Empire Chérifien, un haut lieu béni des dieux, aussi fascinant que mystérieux. Cette ville a su maintenir ses traditions avec notamment son université (l'une des plus vieilles du monde). On l'appelait "la Jérusalem de l'occident" par la diversité de ses communautés et de ses croyances. Je m'enfonce dans sa médina, à la découverte de ses artisans, et plus spécifiquement de ses tanneurs de cuir.













































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Entre Essaouira et Fès 560Km

Le lundi 18 février nous remontons dans le nord du Maroc jusqu'à Fès par la côte atlantique, quelques 560 Km pour aller vers la ville des tanneurs de cuir. Quelques images sur la route.













































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lundi 18 février 2008

Marrakech et Essaouira

Marrakech

Cette ville impériale est extraordinaire et mérite largement son surnom de «perle du sud». Quelques images de notre visite du jardin de Marjorelle qui abrite l’atelier du peintre Jacques Majorelle, il vécu là jusqu’en 1924 et resta dans les sud pour soigner sa tuberculose. En soirée notre ami Youssef doit aller travailler et nous rejoignons un couple d’amis en vacances ici pour aller souper, sympa le doc et sa copine, je profite de ce message pour faire un petit coucou à nos deux tourtereaux bien sympathiques qui se reconnaitrons.










































Marrakech, c’est aussi la place Jemaa-el-Fna, pas trop enthousiaste devant quelques cobras édentés qui seraient mieux dans la nature qu’à se dresser devant les touristes, nous plongeons dans le souk pour nous enivrer de ses senteurs, de ses couleurs, une visite des artisans tanneurs, sculpteurs et autres forgerons, je craque pour des petits tapis berbères pour mes enfants et quelques babioles sympathiques, marchander, marchander, et encore marchander, un véritable plaisir autour du wiski marocain, j’ai nommé le thé à la mente. Voici quelques images de cette deuxième journée à Marrakech.
































































































Sur la route entre Marrakech et Essaouira

Samedi en fin d’après-midi nous reprenons la route avec cette petite verte pour rejoindre Essaouira, petite tempête de sable, pluie, et un décor à couper le souffle…































Essaouira

Enfin un endroit paisible, pas de trafic en ville, circulation interdite, pas de « mobylites » donc (expression locale). Essaouira est encore habitée par des Gnaoua, descendants des esclaves noirs venus du soudan. Sa médina est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette ville est un véritable joyaux, son port de pêche, son chantier naval, sa médina, mais pour combien de temps encore ?

Un vaste chantier s’ébranle à quelques kilomètres, la construction de 3 terrains de golf et un complexe immobilier de grand luxe (11'000 lits). Nous sommes allés voir ce chantier et parler avec ses habitants, une femme nous dit que devant chez elle une grande route et une grande barrière ne lui permettrons plus d’accéder à la plage, et le souci principal est celui de l’eau, imaginez la consommation de 3 golfs de 18 trous pour l’entretien du gazon dans ce climat. La nappe phréatique va baisser selon plusieurs experts et priver les habitants des régions avoisinantes d’alimentation en eau, surtout pour les paysans qui ne sont pas reliés au réseau, leurs puits seront à sec… Ce phénomène est déjà connu sur la côte espagnole, et ici nous sommes encore bien plus au sud. En résumé on pourrait dire que pour attirer quelques golfeurs en pantalon à carreaux plusieurs milliers de marocains vont payer les pots cassés, sans parler de la catastrophe écologique... Voici donc Essaouira et ses alentours en quelques images, avec notamment une photographie prise lors d'un match de basket féminin, signe positif d'une lente évolution de la position de la femme dans ce pays, le club d'Essaouira joue en première division.











































































































































Voilà pour ce message, je l'ai posté à Fès, après une longue remontée de quelques 600 km le long de la côte atlantique, je vous redonnerais bientôt des nouvelles de ce voyage, en attendant je vous salue bien tous et embrasse fort toute ma famille, merci pour vos commentaires.

Fred

vendredi 15 février 2008

Je quitte Bayti et Casablanca, descente sur Marrakech

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"message entrecoupé d'images prises dans la journée de jeudi"










Jeudi matin je pars donc de bonheur de casa pour aller chercher mon ami Yves Mathez à l'aéroport de Marrakech, j'ai quitté mercredi soir les enfants de Bayti avec une grande fête très sympa, ses gosses sont très touchants.






J'aurais aussi fait les photographies les plus difficiles durant ce séjour, notamment celles d'un enfant de 7 ans brulé gravement sur les deux fesses par sa mère avec une fourchette chauffée à blanc sur le gaz, ces photographies sont réalisées pour le responsable éducatif comme moyen de preuve, et ce gosse qui vient de débarquer vient se serrer contre moi avec son large sourire...













Je n'ai pas eut trop de temps pour le blog ces jours car j'ai passé beaucoup de temps avec les enfants, et aussi notamment avec un éducateur pour discuter de mon projet d'échange entre des enfants suisses et les enfants de Bayti, donc l'élaboration d'un concept d'échanges et travail sur les différents aspects et modalités, ce qui m'a pris du temps, puis comme annoncé j'ai aussi joué au foot mardi matin sur la plage avec les enfants encore en situation de totale rue, le programme est foot, puis manger, puis hammam pour une grande toilette, et possibilité de changer d'habits.












Ces animations sport deux fois par semaine permettent d'établir un contact et de construire une relation de confiance avec les enfants, relation qui a pour but qu'ils décident de rejoindre le centre et tenter une réinsertion. C'est très intéressant un terrain de foot comme terrain d'observation éducatif, le contact, l'esprit d'équipe, le respect des règles, la responsabilisation, la capacité de collaborer, la capacité relationnelle au sens large, enfin une palette de travail très large et surtout pour certain le maintien du seul lien social solide et une proposition de porte de sortie de leur misère.





Après tout ça donc direction Marrakech (les photos de ce message), avec Yves nous allons directement chez Josef, un jeune marocain qui est déjà venu chez Yves en suisse et qui nous accueille dans sa maison familiale ou il vit avec ses parents, ses deux soeurs et son frère. Il veut conduire la 4L, ok pas de problème, ma boîte à vitesse ne me dira pas merci, mais nous avons bien rigolé...






Donc pas d'hôtel, nous allons chez l'habitant. Ce message est entrecoupé de quelques images de cette journée bien remplie, images de Marrakech et une longue route pour rejoindre le haut Atlas.


























Meilleures salutations à tous, gros becs à la famille et merci pour vos commentaires.

Fred