mardi 5 février 2008

Premier contact avec les enfants dans la rue

Cet après-midi je suis allé faire du travail de rue avec un éducateur de Bayti, ce travail consiste à effectuer des tournées dans les lieux cachés ou se trouvent les mômes, nous avons vu des squats et contacté quelques enfants dans la rue. Au préalable nous avons fait un colloque avec toute l'équipe de travail de rue pour déterminer les objectifs, réponses à donner, et mon implication personnelle, très professionnelle cette association, et j'en suis bien heureux.
















Le moment fort de l'après-midi à été le contact avec un enfant malade qui est venu spontanément vers nous le regard vide, il nous dit du bout des lèvres qu'il désire retourner chez lui. Nous l'avons accompagné à la maison en prenant u bus bondé et fait un entretien avec la famille qui habite dans un bidonville, je vous passe les détails sur le décor et l'ambiance, une famille très pauvre avec un père qui vient de sortir de prison, l'enfant ne prenait plus ses médicaments et à quitté la maison déjà 3 à 4 fois car il est battu. Sa maman est heureuse de retrouver son fils, elle le cherchait en ville depuis quelques jours.

















Il vit donc dans la rue et ne vas plus à l'école depuis environ 6 mois, cette situation doit être prise en urgence car il n'est pas encore totalement pris dans la toxicomanie, il a un problème de comportement et à la lecture de la liste des médicaments prescrits par un médecin il s'agit clairement d'une pathologie psychiatrique, face à ses comportements la mère finit par le battre car elle ne comprends pas sa maladie, un dialogue s'installe, de plus elle vit avec 5 autres enfants et le père est souvent absent de la maison, on peut comprendre la désespérance de cette mère qui pleure au retour de son fils.



Le déchargement à Bayti, un sacré tas dans une petite 4L....



suite: Nous avons demandé plus de détails à cette maman et nous retournons demain pour l'accompagner en consultation avec l'enfant, puis Mohamet l'éducateur a contacté l'assistante sociale de Bayti qui va mettre en place des cours de rattrapage scolaire pour tenter de le faire réintégrer sa classe.

















Sur le plan du suivi Bayti va voir régulièrement l'évolution de la situation familiale, un effort particulier est fait pour permettre la réintégration de la cellule familiale. Il sera aussi proposé l'intégration dans un club de sport à l'enfant pour l'aider à quitter son milieu d'influence et recréer un nouveau réseau avec des enfants de son âge.











Cet enfant fera une autre fugue dans la semaine, j'ai rencontré sa mère dans un endroit ou les enfants de la rue se tiennent, elle le recherchait, après bien des demandes nous l'avons retrouvé, il est venu spontanément vers nous, le regard vide, il a sniffé beaucoup de solvants. Nous prenons le bus, à l'approche du bidonville, on sens que ses émotions le gagnent et ses yeux brillent, je lui prend la main, je suis presque aussi tendu que lui, il a 12 ans, le même âge que mon fils Mathieu (que j'embrasse tendrement).
Je ne vais pas prendre de photographies des enfants, par respect pour eux, et puis ce travail se fait sans trimballer un sac ou quoi que ce soit, juste un calpin, un stylo et un téléphone. Ce message est entrecoupé par quelques autres images prises ce matin et sur la route, pour remettre un peu de couleur dans une réalité bien sombre mais tellement riche en enseignements pour l'éducateur suisse que je suis.

Meilleures salutations depuis ma chambre de bonne à Casablanca, et merci pour vos messages.

Fred

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